Je vous ai déjà parlé du besoin (en tout cas le mien) d’une hospitalisation en rééducation fonctionnelle lors de certaines affections neurologiques. Dans le cadre d’une sclérose en plaques (et d’autres pathologies) cette hospitalisation est prescrite lorsque de nouvelles défaillances motrices apparaissent, souvent lorsque la poussée accroît certaines difficultés ou dans un processus de maintien voire de récupération de l’état physique.
Dans mon cas, je me rends, tous les ans à Tullins. Mais avec la COVID, cela fait presque 2 ans que je n’y suis pas retourné
On fait quoi dans un centre de rééducation
Pour moi Tullins est le deuxième centre que je fréquente. Lorsque j’habitais en Savoie, j’avais été orienté vers celui d’Aix-Les-Bains (Reine Hortens), mais suite à une hospitalisation, j’ai été orienté dans un centre plus proche de mon domicile (j’en parle dans le chapitre 8)
Beaucoup de Kiné
L’activité principale est la kinésithérapie. En effet le but principal d’une telle hospitalisation, c’est comme son nom l’indique la rééducation, pour tenter au mieux de corriger une déficience.
Dans le cadre d’une sclérose en plaques, les déficiences sont plus ou moins nombreuses et importantes. Dans tous les cas, la régularité des exercices est un élément important pour limiter, voire récupérer le/les trouble(s) moteur. Donc c’est kiné tous les jours (souvent 2 fois par jour).
Bénéficiant d’un plateau technique assez performant, les exercices se font individuellement avec tous les appareils adaptés aux personnes ( table de kiné, barres parallèles, vélo et vélo semi-allongé, accessoire d’équilibre et de rééducation…)
A.P.A
Activités Physiques Adaptées
Il s’agit de pratiques corporelles dans une visée d’amélioration de la santé des personnes en situation de handicap ou vieillissante (mais pas que).
En tant qu’ancien éducateur sportif, c’est peut être les moments que je préfère, pourtant c’est aussi ceux où je suis le plus confronté à l’échec. Tout simplement parce qu’il s’agit essentiellement de séances de sport que j’étais capable de faire avec mon public et où je m’épanouissais. J’adorais faire ça, le sentiment d’amusement prenait le dessus sur celui du travail. Là les séances sont évidemment adaptées, il n’y a pas de notion de réussite ou d’échec. Le personnel est là pour t’apporter les conseils et éventuellement les corrections nécessaires pour t’apprendre à mieux vivre avec ton handicap.
En fonction de tes capacités, tu fais du basket, du volley, du tennis, de la pétanques, des jeux de ballon…. Bref du sport sans t’en rendre compte
Ergothérapie
Il s’agit là certainement du soin le plus proche de nos besoins quotidiens. L’ergothérapie s’intéresse à l’évaluation et à la réadaptation moteur et/ou psychomoteur. Le but principal étant de préserver l’indépendance et l’autonomie nécessaire à la vie quotidienne, familiale et professionnelle de la personne.
Après avoir effectué une série de tests permettant d’évaluer les facultés de la personne, l’ergothérapeute propose une série d’activités (proche des activités manuelles des colonies de vacances: bracelets brésiliens, pliages, vannerie…) ou d’exercices spécifiques.
C’est aussi le moment où la parole se libère et que l’environnement dans lequel nous évoluons quotidiennement est évoqué.
L’ergothérapeute évalue alors, nos besoins et étudie toutes les solutions pour proposer des aménagements ou des aides matérielles (fauteuil, siège de bains, releveur(s)…). Quelquefois c’est aussi le « Mac Gyver » de l’adaptation (quand rien n’existe, il faut créer)
Mais pas que...
Parmi les soignants, on n’oublie pas tout le personnel médical (médecins, infirmières, aide soignant…). C’est souvent le moment ou des bilans sont effectués ( bilan sanguin, urinaire, poids, tension….) qui complètent ceux fait par le neurologue.
Il est aussi possible de faire de la balnéothérapie
... mais aussi
Dans le cadre de ces séjours il est indispensable de considérer la personne dans sa globalité. En plus de tous les professionnels médicaux et paramédicaux ( orthophoniste, neuropsychologue, psychologue…), on peut rencontrer des assistantes sociales avec lesquelles on fait le point sur les différents dossiers en cours, aides possibles etc…
En conclusion
Cette année c’est un moment que je redoute :
- Mon état s’est considérablement dégradé (je quitte plus mon fauteuil, la station debout ne dure pas plus d’1 mn, utiliser le déambulateur au delà de 10 m est une torture…). je redoute l’échec des exercices
- Trouver le sommeil et apaiser mon corps est compliqué dans MON lit (double et confortable…). Alors imaginez 1m90 dans un lit simple… Mais ça c’est valable pour beaucoup de monde, dès qu’on dort ailleurs que chez soi. Quand on sait que la récupération est essentielle dans mon cas…
- Avec la COVID, pas d’autorisation de sortie (d’habitude le week-end je rentrais à la maison voir ma famille…). 3 semaines c’est loooong!!!! (mais comme ma femme aime à dire : « à l’échelle d’une vie c’est rien »)
- …
Pourtant c’est nécessaire à mon bien-être. Malgré des exercices épuisants, intenses à des fréquences dont je ne suis plus habitué, c’est le moment d’apporter des corrections à mes positions et gestes pour me faciliter le quotidien.
C’est aussi l’occasion de retrouver du lien social, car je ne sors presque plus. Alors voir du monde, sortir de chez moi ne peut qu’être positif.
J’ai toujours trouver dans ce séjour une forme de « régénération mentale » qui me programme pour une année. Je ne saurais l’expliquer mais ces séjours m’apportent toujours beaucoup et dans des domaines insoupçonnés. Comme si ça rechargeait les batteries pour 1 an (style tu prépares ta voiture pour un long voyage…)
Si vous n’êtes pas encore abonnés, je vous invite à le faire car les prochains articles seront consacrés à ce séjour qui débute dans 2 jours. Je vous ferai part chaque semaines de ce que je vis là-bas.